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Dans le cadre du programme « Ville sociale », contrairement à ce qui se pratique traditionnellement en matière de promotion de l'urbanisme, les aspects sociaux sont pris en comptent avant la répartition entre les Länder des fonds accordés par l'État. On tient compte des aspects sociaux avant de répartir entre les Länder les fonds accordés par l'Etat. Cela donne un premier aperçu des critères de « besoins particuliers en développement ». En 1999 et 2000, on a pris en compte, en plus du nombre d'habitants et du nombre de logements, le taux de chômage dans les Länder, ces trois critères ayant la même importance (1). Lors d'une conférence organisée par le ministère du logement les 7 et 8 décembre 2000, l'État fédéral et les Länder ont pris à l'unanimité la décision de modifier légèrement les critères de répartition pour 2001 et les années suivantes. Ils ont décidé de prendre en compte « le facteur social et le facteur d'intégration » pour un tiers (= 3/9), dont 2/9 correspondent au taux de chômage et 1/9 aux problèmes d'intégration (2).
Quels sont les problèmes, mais aussi les potentiels, qui permettent de qualifier un endroit de « quartier avec un besoin particulier de développement »? Quels sont les indicateurs à considérer? Les résultats des deux enquêtes révèlent un large éventail de problèmes variés, qui se superposent dans les quartiers du programme (figure 19). Ce n'est pas une surprise de retrouver en tête des sondages les problèmes liés à la construction et à l'urbanisme, comme par exemple la vétusté, la baisse des investissements ou encore les dégradations urbaines ou les insuffisances dans le domaine du logement. Les personnes interrogées ont également cité le manque d'infrastructures socio-culturelles, le manque de commerces de proximité et d'espaces publics. Elles dénoncent par ailleurs le manque d'infrastructures et de services dans le domaine socio-structurel, comme par exemple le manque d'emplois et d'offres d'emploi et les conflits détériorant la qualité de vie en communauté. Concernant le potentiel et les ressources des quartiers participant au programme (figure 20), les domaines de la construction et de l'urbanisme sont également les plus souvent cités, comme par exemple les possibilités de réfection et de modernisation du quartier ou les potentiels de création et d'aménagement d'espaces publics et d'espaces verts. Dans près de la moitié des quartiers, les personnes interrogées ont cité la volonté de participation des habitants et les perspectives de développement de l'économie locale et de l'infrastructure socio-culturelle.
Figure 19 : Problèmes dans les quartiers du programme, n = 222, plusieurs réponses possibles. Première et deuxième enquêtes (Difu 2000/2001 et 2002)*. |
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*Les problèmes et les potentiels/ressources dans les quartiers du programme, de même que les objectifs des mesures à mettre en œuvre ont été les préoccupations centrales du premier sondage, mais ces questions apparaissent également dans le deuxième sondage pour les quartiers récemment intégrés (en 2001). |
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Figure 20 : Ressources et potentiels dans les quartiers du programme, n = 222. Plusieurs réponses possibles. Première et deuxième enquêtes (Difu 2000/2001 et 2002)* |
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*Les problèmes et les potentiels/ressources dans les quartiers du programme, de même que les objectifs des mesures à mettre en œuvre ont été les préoccupations centrales du premier sondage, mais ces questions apparaissent également dans le deuxième sondage pour les quartiers récemment intégrés (en 2001). |
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La population des quartiers du programme « Ville sociale » est plus dépendante des aides sociales et plus sévèrement touchée par le chômage que les autres habitants de la ville. C'est d'ailleurs ce qui vaut à ces quartiers leur sélection dans le programme. Certains districts sont quasiment coupés du monde professionnel, comme dans le Schleswig-Holstein, la Saxe-Anhalt, la Basse-Saxe et la Saar où le taux de chômage est le plus élevé. La comparaison entre les quartiers étudiés et les villes dans leur globalité (3) révèle l'acuité du « besoin particulier de développement » relatif à cet indicateur. Dans près de la moitié des quartiers (soit 53 %), le nombre de personnes à la recherche d'un emploi s'élève à 15 % et plus, contre un taux de chômage de 19 % dans l'ensemble des villes concernées alors que seulement 19 % des villes concernées ont un taux de chômage élevé oscillant entre 15 et 20 % (figure 21).
Figure 21 : Taux de chômage dans la ville et dans le quartier. Deuxième enquête (Difu 2002). |
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Figure 22: Taux de recours aux aides sociales dans la ville et dans le quartier. Deuxième enquête (Difu 2002). |
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On remarque également que, dans les quartiers du programme situés dans des anciens Länder, le recours aux aides sociales est beaucoup plus fréquent que dans les nouveaux Länder. Les régions les plus dépendantes sont la Basse-Saxe, le Bade-Wurtemberg et le Schleswig-Holstein. Il apparaît également clairement que, dans les quartiers du programme, le nombre de bénéficiaires d'aides sociales est bien supérieur à la moyenne de la ville. Dans 46 % des districts des villes concernées le taux de la population ayant recours aux aides sociales est inférieur à 5 %, contre un taux de 17 % dans les quartiers du programme. La tendance s'inverse pour les recours de 10 % et plus : ce taux élevé concerne seulement 5 % de la population de l'ensemble de la ville, alors que plus de la moitié de la population des quartiers du programme (58 %) est dépendante des aides sociales.
Tableau 3: Taux de chômage et de recours aux aides sociales (au niveau du quartier), selon le Land. Deuxième enquête (Difu 2002). |
||||||||
Taux de chômage |
Taux de recours aux aides sociales |
|||||||
Minimum |
Maximum |
Moyen |
n |
Minimum |
Maximum |
Moyen |
n |
|
Bade-Wurtemberg |
4,8 |
20,0 |
9,4 |
4 |
2,8 |
55,0 |
20,3 |
9 |
Bavière |
3,2 |
18,1 |
8,6 |
12 |
2,4 |
31,0 |
8,5 |
16 |
Brême |
k.A. |
k.A. |
k.A. |
|
18,0 |
18,0 |
18,0 |
1 |
Hambourg |
9,0 |
12,9 |
10,7 |
3 |
14,0 |
21,0 |
17,0 |
3 |
Hesse |
7,1 |
25,8 |
13,5 |
7 |
5,8 |
23,3 |
15,4 |
13 |
Basse-Saxe |
8,8 |
35,0 |
19,9 |
13 |
6,4 |
57,9 |
23,4 |
20 |
Rhénanie du Nord-Westphalie |
6,8 |
32,0 |
16,8 |
16 |
4,3 |
28,1 |
12,5 |
25 |
Rhénanie-Palatinat |
12,2 |
18,8 |
14,4 |
5 |
6,6 |
53,9 |
18,8 |
7 |
Saar |
13,3 |
29,0 |
19,9 |
5 |
2,9 |
25,1 |
10,1 |
9 |
Schleswig-Holstein |
18,0 |
31,0 |
23,7 |
6 |
14,8 |
28,2 |
20,2 |
7 |
Berlin |
7,7 |
20,0 |
13,8 |
14 |
11,9 |
11,9 |
11,9 |
1 |
Total pour les anciens Länder |
3,2 |
35,0 |
15,3 |
85 |
2,4 |
57,9 |
15,7 |
111 |
Brandenbourg |
18,1 |
18,1 |
18,1 |
1 |
5,5 |
10,0 |
7,8 |
2 |
Mecklenbourg-Poméranie occidentale |
9,1 |
20,5 |
15,7 |
7 |
3,0 |
50,0 |
19,3 |
3 |
Saxe |
15,3 |
20,0 |
18,5 |
4 |
3,0 |
7,5 |
5,2 |
4 |
Saxe-Anhalt |
17,4 |
27,9 |
22,5 |
4 |
3,2 |
10,0 |
7,2 |
4 |
Thuringe |
6,9 |
27,0 |
18,2 |
5 |
3,3 |
5,0 |
4,3 |
3 |
Total pour les nouveaux Länder |
6,9 |
27,9 |
18,2 |
21 |
3,0 |
50,0 |
8,5 |
16 |
Total |
3,2 |
35,0 |
15,9 |
106 |
2,4 |
57,9 |
14,8 |
127 |
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De manière générale, la combinaison des résultats concernant le chômage et le recours à l'aide sociale est le critère déterminant à la sélection des quartiers par le programme. Dans certains cas, la baisse de la population et des critères qualitatifs tels que l'image négative du quartier, les conflits sociaux, le désespoir et le manque de perspectives, l'isolement et le sentiment d'insécurité viennent s'ajouter à cette première donnée.
Un tiers des quartiers du programme (72 quartiers) présentent un nombre élevé de logements vacants. Ce problème touche évidemment beaucoup plus les nouveaux Länder, avec 83 % de logements vacants, contre 21 % dans les anciens Länder (4). Plus d'un cinquième des quartiers du programme situés en ex-RDA ont plus de 20 % d'habitations inoccupées, ce pourcentage pouvant parfois même atteindre 40 %.
La situation est également problématique dans les anciens Länder où deux tiers des quartiers du programme ont le pourcentage de logements vacants le plus élevé de toute l'Allemagne (5).
Figure 23: Taux d'immigration dans la ville et dans le quartier. Deuxième enquête (Difu 2002). |
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Dans les anciens Länder, le pourcentage de ménages issus de l'immigration est supérieur à la moyenne nationale et atteint jusqu'à 50 % de la population. Cela constitue un critère de plus pour la sélection des quartiers.
Tableau 4: Taux d'immigration dans le quartier comparativement à la totalité du Land. Deuxième enquête (Difu 2002). |
||||
Taux d'immigration |
||||
Minimum |
Maximum |
Moyen |
n |
|
Bade-Wurtemberg |
17,1 |
46,0 |
31,3 |
12 |
Bavière |
3,4 |
45,0 |
22,6 |
26 |
Brême |
12,9 |
52,1 |
27,6 |
11 |
Hambourg |
19,5 |
31,0 |
26,5 |
3 |
Hesse |
7,3 |
52,0 |
28,3 |
15 |
Basse-Saxe |
2,2 |
51,3 |
23,6 |
20 |
Rhénanie du Nord-Westphalie |
10,0 |
57,2 |
26,1 |
33 |
Rhénanie-Palatinat |
3,4 |
40,4 |
18,7 |
11 |
Saar |
5,2 |
29,7 |
16,1 |
10 |
Schleswig-Holstein |
6,0 |
28,3 |
19,8 |
7 |
Berlin |
7,6 |
55,2 |
29,2 |
13 |
Total pour les anciens Länder |
2,2 |
57,2 |
24,8 |
161 |
Brandenbourg |
2,1 |
5,0 |
3,7 |
3 |
Mecklenbourg-Poméranie occidentale |
1,6 |
11,7 |
3,8 |
7 |
Saxe |
0,6 |
27,0 |
5,2 |
8 |
Saxe-Anhalt |
1,8 |
8,2 |
3,5 |
6 |
Thuringe |
2,4 |
4,0 |
3,4 |
3 |
Total pour les nouveaux Länder |
0,6 |
27,0 |
4,1 |
27 |
Total |
0,6 |
57,2 |
21,8 |
188 |
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Figure 24: Pourcentage d´enfants et de jeunes (jusqu´à 18 ans) dans la ville et dans le quartier. Deuxième enquête (Difu 2002). |
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Les quartiers du programme « Ville sociale » recensent une population relativement jeune. La tranche d'âge des moins de 18 ans y est beaucoup plus représentée que dans tout le reste de la ville. Les jeunes et les enfants constituent au moins un cinquième de la population dans 55 % des cas, contre seulement 12 % pour les villes dans leur globalité. La tendance est cependant inversée pour le pourcentage de personnes âgées.
Figure 25: Pourcentage de personnes âgées (plus de 60 ans) dans la ville et dans le quartier. Deuxième enquête (Difu 2002). |
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(1) A ce sujet et sur la suite cf. Antwort der Bundesregierung auf die Große Anfrage der Abgeordneten Peter Götz, Dr.-Ing. Dietmar Kansy, Dirk Fischer (Hamburg), weiterer Abgeordneter und der Fraktion der CDU/CSU . Imprimé n°14/6085,, Das Programm "Die soziale Stadt" in der Bewährungsphase und seine Zukunftsperspektiven für die Städte und Gemeinden, Bundestag allemand, 14e législature, Imprimé n°14/7459 du 14/11/2001, p. 14 et suivantes.
(2) « Le nombre d'étrangers vivant au sein du Land est une donnée essentielle pour l'évaluation du facteur « devoir d'intégration » », ibid, p. 16.
(3) En ce qui concerne la comparaison entre les quartiers étudiés et les villes dans leur globalité, relativement à un indicateur donné, on a uniquement pris en compte les quartiers pour lesquels les données étaient également disponibles au niveau de la ville entière.
(4) Le pourcentage de logements vacants n'a toutefois pu être relevé que dans 32 % des quartiers et 22 % des villes; cf. figure 1 dans le chapitre 9.
(5) Il s'agit des quartiers : Oberhausen-Nord à Augsburg en Bavière (50 %); Luisenturm à Coblence (43 %) et Kalkofen à Kaiserslautern (31 %) en Rhénanie-Palatinat; Wollepark à Delmenhorst (40 %), Altländer Viertel à Stade (37 %), zones d'habitations Weinberg à Fallingbostel (31 %) et Südstadt à Northeim (30 %) en Basse-Saxe; Jahnschulviertel à Wittenberge (40 %) dans le Brandenbourg ; Eckersbach à Zwickau (40 %) en Saxe ; Wolfen-Nord en Saxe-Anhalt (33 %); et Hasenholz-Östertal à Sondershausen (33 %) en Thuringe.